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Happytravelling : Quelle que soit la durée du voyage, où qu'il nous amène, celui-ci sera inoubliable...
4 août 2009

Elle est avec nous

Comme je l’avais dit en introduction de ce blog, notre première idée de voyage avec Carina était de partir de Mexico et de descendre l’Amérique Centrale puis l’Amérique du Sud, sacs sur le dos, en bus. N’ayant aucun moyen de connaitre la gravité de la grippe A, nous n’avions pas très envie d’aller en plein centre de l’épidémie. Changement de programme et « réduction » du voyage à l’Amérique du Sud, sur le même principe : sac à dos et bus. Les avantages de ce type de voyage sont nombreux : rencontres d’autres backpackers dans les auberges de jeunesse, voyages en bus de nuit qui permettent d’économiser sur l’hébergement et en plus de ne pas perdre de temps (les distances en Amérique du Sud sont tellement importantes que le facteur temps n’est pas négligeable), possibilité de choisir à chaque étape quelle sera la prochaine destination, etc.

 

Un jour en passant en bus à côté d’une Combi Volkswagen (vous savez, comme celle de Little Miss Sunshine), je raconte à Caris que lorsque je voyageais en Australie je m’étais acheté un break dans lequel j’avais toutes mes affaires et qui me permettait d’aller me poser au bord de la mer, dormir à l’intérieur et me lever tous les jours avec la meilleure vue que l’on puisse imaginer, mais que la Combi c’était un peu comme un rêve. LA voiture de voyage dans laquelle on peut tout mettre, car, soyons honnêtes, mon break australien, bien que très gros, ne m’autorisait pas toutes les fantaisies en terme d’aménagement intérieur ! Caris, n’ayant jamais fait de voyage comme celui-là, est enchantée par l’idée. Nous nous mettons donc en tête de faire le voyage en camionnette. Sans attendre, nous commençons à chercher des informations et voir quel véhicule serait le meilleur pour ce genre de trip. Sur les sites de voitures d’occasion, le Renault Trafic est vite ressorti comme le plus intéressant niveau tarif/qualité/année de fabrication. Longue recherche d’annonces (GPL ou diesel ? Quelle année ? Jusqu’à quel budget ? Etc.), puis prise de rendez-vous. Quelques jours passent et nous voyons le premier. Dans un état très moyen, il peine à nous convaincre. Le deuxième a, selon son propriétaire, quelques détails à réparer… Nous avons plutôt la sensation qu’il a quelques détails potables et tout le reste à réparer. Continuant à chercher des annonces, nous nous rendons vite compte que les Trafics dans notre fourchette de prix risquent d’être tous dans le même état car utilisés comme utilitaires et donc assez peu entretenus. Hésitant entre augmenter notre budget ou chercher la perle rare qui serait en bon état, nous décidons finalement de revenir à notre premier amour, la Combi de Volkswagen, qui coûte bien moins cher que le Trafic. Nouvelle recherche d’annonces sur internet. Etant conscients que nous allions nous trouver face à des véhicules ayant plus de vingt ans et qu’ils risquaient pour beaucoup d’être en assez mauvais état, nous élargissons les recherches aux banlieues de Buenos Aires, qui sont grandes, très grandes, très très grandes ! Heureusement le père de Caris nous aide et nous amène en voiture à en voir certaines, car tout est accessible en bus (voir mon post sur les « colectivos ») mais à quel prix en terme de temps ! Un petit tour au nord, au sud, à l’ouest (pas à l’est car c’est le delta de la Plata à l’est et donc pas de banlieue !) Parfois des demi-journées entières pour aller voir une Combi et nous retrouver face à une épave. Parfois cherchant des rues que Google Maps localise parfaitement mais qu’une fois sur place il est impossible de trouver car il n’y a pas de panneaux de rues et que l’on est dans un quartier où les rues sont en terre/boue et qu’une « avenue » est en fait une simple rue mais bitumée. (Pour info : Buenos Aires aux airs Parisiens parait riche et développée mais dès que l’on sort dans les banlieues c’est une autre histoire.) Les visites nous donnent l’occasion, en plus de connaître du pays, de rencontrer des phénomènes dont l’un à qui nous décernons la palme : prise de rendez-vous, Caris appelle, quelques échanges basiques puis elle lui demande pourquoi il n’a pas mis de photo de la Combi dans l’annonce. S’en suit une réponse de 25 minutes (chrono en main) à base d’explications mécaniques et de récit de vie personnelle, ventant les qualités incomparables de sa Combi et ne laissant pas à Caris l’opportunité de placer le moindre mot, pour au final ne pas répondre à la simple question de pourquoi il n’y a pas de photo. Ne voulant écarter aucune piste, nous allons au rendez-vous. Le monsieur va chercher la voiture à son garage, arrive devant nous en trombes, freine sec et au même moment ouvre la porte passager qui nous laisse voir une carrosserie totalement rouillée et un manque de réparations flagrant. Le mec ne se démotive pas et continue d’expliquer à Caris (qu’il a pris d’affection) à quel point sa voiture est merveilleuse, la fait se baisser sous le moteur pour lui expliquer d’autres points mécaniques, pour au final nous justifier le prix relativement élevé de sa Combi. A mourir de rire mais il nous aura fait un peu perdre notre temps.

Kombi_Little_Misse_SunshineKombi_podridaKombi_1960

 







De visite en visite, nous apprenons les défauts courants de ces véhicules, quels détails bien vérifier, ce qui est très intéressant mais nous n’en trouvons aucune dans un état acceptable. Après dix jours de recherches intensives, nous nous motivons à aller en voir une dans une banlieue un peu éloignée. Le père de Caris ne pouvant nous accompagner, nous devons y aller en bus. Aucune pièce de monnaie dans les poches, je pars à la banque pour en chercher, jour de pont entre un jour férié et un samedi, toutes les banques sont fermées et nous voila dans l’impossibilité de prendre le bus par manque de pièces de monnaie (exemple concret de ce que j’expliquais dans mon post précédent). Nous prenons le métro jusqu’au terminus puis un taxi et arrivons enfin. La Combi est impeccable ! Un moteur à faire dormir dans son lit tellement il est propre et bien entretenu, la peinture originale de 1987 sans rayures ! Un prix acceptable. Bref nous avons enfin trouvé ce que nous cherchions. Très contents, nous savons que nous avons une autre visite le soir même pour en voir une autre qui parait également très bien. Ayant retrouvé quelques centimes dans nos poches, nous décidons de partir à la conquête des centimes manquants pour prendre le bus et ne pas galérer avec le taxi puis le métro. Tentatives d’achat d’une sucrerie à 80 centimes en payant avec un billet de deux pesos. Premier « kiosko » : pas la sucrerie en vente. Deuxième : pas de monnaie, donc pas de vente. Troisième : pas de monnaie, donc pas de vente. Quatrième : enfin ! Localisation de l’arrêt du bus : au fond sur la gauche… en effet, c’est bien au fond… 20 minutes de marche. Une heure et demie de bus plus tard nous étions de retour à la maison. Au total cinq heures pour aller voir la Combi, mais ça valait le coup !

Le rendez-vous du soir est annulé pour empêchement. Caris est toute excitée car c’est la Combi qu’elle veut depuis le début mais elle était réservée à un acheteur à condition qu’il arrive à vendre sa voiture actuelle. Comme il n’a pas réussi, le vendeur la remet sur le marché. Le lendemain il nous annonce qu’il va organiser une journée de visite le dimanche. Caris utilise toutes les techniques de fille pour qu’il nous laisse la voir le samedi soir même si c’est très tard afin d’être les premiers. Et heureusement que ça marche car dès le premier coup d’œil c’est la révélation. Elle a besoin de quelques réparations mais elle est superbe ! Sur le champ nous lui disons oui. Pas fan de paperasse, il ne veut pas faire de compromis de vente avec acompte, mais nous promet de ne pas la vendre au plus offrant le lendemain et de nous la réserver jusqu’au lundi où nous ferons les papiers. Yessssss !

Nous passons un dimanche un peu stressés, mais le lundi matin il est bien au rendez-vous pour commencer les démarches. Vérification auprès de la police que le numéro de châssis et le numéro de moteur correspondent bien et qu’ils ne figurent pas sur la liste des voitures volées. Quelques heures d’attente mais tout est ok. Pendant ce temps nous recevons un appel d’un vendeur que nous avions contacté à propos d’une Combi de 1960 absolument magnifique (la bleue et blanche ci-dessus) qui s’est finalement libérée pour la même raison que celle que nous sommes justement en train d’acheter. Obligés de refuser, dommage. Après cette première étape nous allons vite au « Registro », bureau d’enregistrement des véhicules, car il ferme dix minutes plus tard. Caris devant rester dans la voiture car mal garée, je fais les démarches seul… Doux jésus, je crois que depuis mes concours de physique de prépa je n’ai jamais autant ressenti de confusion. « Signez là, numéro de passeport là, numéro de châssis ici, blablabla ». Je ressors du bureau en n’ayant qu’une idée très floue de tout ce qui vient de se passer. De retour à la voiture, le mec se rend alors compte qu’il vient légalement de me vendre sa voiture mais que je ne l’ai pas payé  (il ne me l’avait pas demandé jusque là !) et que nous ne sommes pas dans un pays où il y a des lois qui protègent contre ce genre de choses. Moment de tension, car il ne veut pas repartir sans l’argent. Caris passe à la banque  pour faire le transfert en direct, mais impossible pour un tel montant le jour même… Bref, la situation est un peu tordue. Nous trouvons une solution en laissant la voiture sur un parking, lui avec les clés et un rendez-vous le lendemain pour lui donner l’argent. Paiement en liquide, quelques embrouilles légères sur des amendes qu’il jurait ne pas avoir, mais que le « Registro » nous a dévoilées (grâce à un document demandé la veille). Au final, l’achat aurait pu mieux se passer mais rien de bien grave.

 

Payée, transfert réalisé, elle est à nous !!! Nous allons la chercher et l’histoire commence.

Combi__2_

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Commentaires
C
Ca change de la 306 bleu!!!! Si on avait eut ça à Nancy...!!!<br /> Gros bisous et bon voyage... dans votre petite maison ambulante!!!
E
Waouhhh trop de la balle! Je veux faire la même chose, vous allez trop kiffer!<br /> <br /> Sinon c'est combien une petite merveille comme ça, histoire de voir un peu le budget que ça demande :-)
Happytravelling : Quelle que soit la durée du voyage, où qu'il nous amène, celui-ci sera inoubliable...
  • «Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait ou vous défait.» Nicolas Bouvier (L'usage du monde)
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